LA DHIMMA IGNOREE

Dans son article récent, en anglais:

Avraham Neguise, membre de la Knesset, remarque que:
« …certains s’obstinent à penser que le conflit Israélo-Palestinien est simplement ou surtout un problème territorial, qui pourrait se résoudre par un tracé sur une carte….Cependant la tentative récente de l’Autorité Palestinienne d’attaquer en justice le gouvernement Britannique pour la déclaration de Balfour (sur le foyer juif..) montre à quel point le rejet radical, par les Palestiniens, de toute forme d’autodétermination Juive est à la base de leur position par rapport à Israël…. »
L’auteur poursuit en détaillant les preuves historiques ou récentes de ce rejet radical de toute indépendance ou souveraineté juive sur quelque territoire que ce soit, sur le moindre centimètre carré de territoire.
Il cite la déclaration récente de l’ambassadeur de Palestine en Colombie:
« …Notre but est la fin d’Israël et il ne peut y avoir ni compromis ni médiation… nous ne voulons pas la paix. Nous voulons la GUERRE et la victoire. »
Avraham Neguise suggère à l’administration Américaine, dans sa tentative de recherche de la paix, de commencer par exiger des Palestiniens qu’ils mettent fin à ce rejet radical de toute souveraineté juive.
Cependant, la démarche Américaine, souhaitée par le Président Trump, est entachée de naïveté dans la mesure ou les Américains, comme toute la « communauté internationale », ignorent le phénomène central, historique et toujours présent de la DHIMMA ou Dhimmitude, phénomène qui n’est même pas mentionné dans l’article, pertinent par ailleurs, d’Avraham Neguise .
Les « dhimmis » (« gens du livre », c’est à dire juifs et chrétiens) sont en terre d’islam des sous-hommes qui ne sont tolérés qu’en état de soumission totale et humiliante, conformément au « pacte d’Omar » (al-ahd al-umari..) du 7ème siècle, pacte toujours en vigueur selon la Charia, et cela dans l’ensemble du monde Arabo-Islamique.
Toute tentative d’indépendance de la part des « dhimmis » est perçue comme un scandale absolu et doit être écrasée.
La souveraineté juive est un « mauvais exemple » intolérable et catastrophique, qui ne peut qu’encourager les autres minorités, Kurdes, Yazidis, Berberes, Amazighs, Coptes, etc…à la recherche de l’indépendance.
La persistance de ce « pacte d’Omar » peut être constatée dans le traitement qui est infligé encore de nos jours aux minorités non musulmanes en terre d’Islam, du Pakistan au Maghreb, en passant par l’Iran, l’Irak, la Syrie et l’Egypte.
Les Palestiniens ne peuvent en aucun cas répudier seuls la Dhimma: c’est à l’ensemble du monde Arabo-Musulman, en crise profonde, de faire le pas, pour sortir du sous développement, de l’arriération, des conflits meurtriers, de la corruption endémique, du féodalisme, du totalitarisme.
Car on ne peut grandir lorsque l’on s’obstine à écraser, rapetisser les autres.
Les chefs d’état et diplomates en visite à Jérusalem, à la recherche d’une paix élusive, devraient être informés sur l’histoire, la substance et la persistance de la Dhimma, pour comprendre enfin que seule sa répudiation, par l’ensemble du monde Arabo-Musulman, amènera enfin la paix.
La Dhimma n’est pas mentionnée dans l’article d’Avraham Neguise et beaucoup d’Israéliens l’ignorent, ce qui les mène à penser naïvement que des concessions territoriales suicidaires pourraient enfin apporter la paix, « la paix maintenant ».
La Dhimma, ce grand verrou contre la paix, est ignorée.
La construction s’impose donc, dans la capitale, d’un grand Centre d’Histoire, de Mémoire et de Création des Juifs en Terre d’Islam, ou les jeunes israéliens, tout comme les chefs d’états étrangers, pourront apprendre l’histoire du « pacte d’Omar », pendant 14 siècles et jusqu’à nos jours, de ce « pacte d’Omar » qui est à la source du rejet radical de l’autodétermination Juive par le monde arabo-musulman (et non par les seuls « palestiniens »).
Jean-Loup Mordehaï Msika
Né à Tunis en 1940, réside à Paris depuis 1959, pour étudier l'architecture et les arts plastiques à l'E.N.S.B.A. Pratique de la sculpture à Carrare, de l'architecture en Belgique et en Angleterre, et de la peinture à Paris et New York. Il œuvre en ce moment à remettre sur les rails un projet de Musée-Mémorial-Centre culturel consacré aux Juifs d'Orient, à Jérusalem, projet lancé par Nessim Gaon, et resté sans lendemain.