Le titre, double, est explicite : l’auteur, rabbin, fondateur de « Tribune Juive » qu’il a dirigé pendant un quart de siècle, se propose d’une part de démontrer la légitimité de la présence juive sur la terre d’Israël, d’autre part de démonter le « narratif » palestinien.
Consultant « le cadastre », il cite comme témoins bien sûr la Bible juive, et le Nouveau ou plutôt le Second Testament, mais aussi le Coran, dont une sourate annonce le retour « en foule » des Juifs sur leur terre. Il convoque peintres, musiciens, écrivains. Appelle à la barre le « merveilleux Racine », Heine, Chateaubriand, Lamartine, Proust, « et quelques autres « sionistes » ». Brosse à grands traits le tableau de l’alya, aussi ancienne que l’exil. Raconte avec feu les fièvres messianiques. Bref, réunit un faisceau de preuves qui, toutes, attestent formellement le lien indéfectible des Juifs avec leur terre.
Lien mis en question, pour la première fois, par « le narratif arabe », qui réécrit l’Histoire et dont l’auteur, avec une précision rigoureuse et un humour parfois grinçant, va dérouler « les cabrioles » : les Juifs y deviennent des colons, descendants des Kazars convertis, usurpateurs et de la terre et de l’identité des « enfants d’Israël », les Palestiniens y sont promus au rang d’authentiques Cananéens, la Palestine devient une terre de djihad « qui vomit ses envahisseurs ». Mais les faits sont têtus et l’auteur énumère la succession des guerres et des refus arabes, l’alliance du Mufti avec le nazisme, l’instrumentalisation ad aeternum du statut de réfugié.
L’auteur s’adresse pour finir à un « Ibrahim » symbolique : aujourd’hui, il s’agit, pour les Palestiniens et les Israéliens associés au quotidien, de « penser l’impensable », de sortir des auto-enfermements, de prendre le réel à bras le corps et d’édifier patiemment un vivre ensemble dont, de l’avis de l’auteur, les prémices sont perceptibles.
Janine ELKOUBY
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