Depuis le début des années 90, des intellectuels israéliens ont commencé à repenser le sionisme à l’aune du conservatisme. Face à la montée de la pensée post-moderne, ils ont éprouvé le besoin de reformuler les fondamentaux de l’identité nationale d’Israël. Ce qui a débuté par des groupes de réflexion soutenus par des conservateurs juifs américains, a évolué vers un courant de pensée à part entière, qui a pénétré la classe politique et le débat public.
C’est le travail de longue haleine des conservateurs israéliens qui a débouché sur le vote par la Knesset en 2018 de la Loi sur l’Etat-nation. Aujourd’hui, nombre de leurs valeurs, liées à la nation, la tradition, l’économie de marché font partie intégrante des programmes des partis de la droite israélienne, mais avec des priorités et des dosages différents. Dans une société fragmentée, le conservatisme peut-il donner une deuxième vie au projet sioniste ?