De nos jours, la communication est instantanée et mondialisée, diffusée à l’aide de tous les moyens technologiques avancés. Le langage médiatique se veut intégral, absolu, immédiat. Il est frappant de constater que l’implantation de ces moyens de communication précède l’industrialisation de certains pays en voie de développement. On ne peut oublier que cette large diffusion est la porte ouverte à une utilisation abusive vers la propagande ou les manipulations.
Pour Lénine être un journaliste d’opinion c’est : « être un propagandiste, un agitateur politique et un organisateur collectif ». Pour les extrémistes islamo-gauchistes d’aujourd’hui la communication est une arme de guerre efficace. On oublie trop facilement que l’élite intellectuelle des mouvements palestiniens a été formée durant les décennies de la Guerre Froide, à l’aune de l’Université de l’ex Union Soviétique. Cette remarque est la source même de la débâcle informative que nous vivons dans le conflit israélo-arabe. Les théories de Lénine ont été appliquées sans modération.
Dès la guerre de 67, le schéma Léniniste d’organisation révolutionnaire est mis en place : il faut enclaver tout le schéma informatif. Les Universités russes déversent des escouades de l’élite palestinienne formatées en trotskystes actifs. Ces derniers se répandent avec une redoutable habileté professionnelle dans l’espace médiatique et deviennent le fer de lance de l’idéologie et des méthodes marxistes : Assener des contre-vérités sans relâche, créer un vocabulaire de substitution.
A leur tête en 1974, Arafat déguisé en Che Guevara pistolet à la ceinture au sein de l’ONU joue magnifiquement la courroie de relation. Avec la bienveillante complicité de médias en recherche de lectorat et de politiciens en quête d’électeurs.
Les premiers Comités Palestine sont crées dans les usines par les Maoïstes qui ont perçu le créneau porteur du terme « Palestine », chez les ouvriers immigrés.
La gauche socialiste traditionnellement pro-israélienne joue l’indifférence prudente et ne réagit pas, craignant la fracture. Les ficelles et les rouages de la démocratie, toutes les structures légales sont utilisées à des fins non démocratiques. Islam et Marx se fondent en un maelstrom langagier : DDH, Paix, Justice sociale, colonisation abusive.
L’explosion de l’immigration, le rapprochement des familles et la politique arabe de la France dont Jobert dira « il nous reste Barbès », feront le reste.
Un entrisme étudié de toutes les strates sociétales et décisionnaires, bien utiles pour l’avenir.
Danny Seaman (ex directeur de presse du bureau des Affaires Etrangères) a tenu dès 2000, des propos inquiets au sujet des répercussions de la désinformation sur le conflit !
« L’existence d’Israël est la cible d’une campagne de délégitimation en place depuis des années. Israël vit un pogrom digital »
Aujourd’hui le langage des médias est idéologisé. Loin de toute analyse des faits c’est souvent un récit qui sollicite des sentiments passionnels : compassion, humanité, révolte devant « l’injustice déclamée comme telle », au choix du client. Faire pleurer margot, assurance d’adhésion à la cause.
La communication n’est plus gérée par la déontologie, mais par l’orientation de l’audience : L’Opinion publique ! Frapper l’imaginaire collectif, opposer les absolus : le coupable toujours monstrueux et la victime innocente. Communiquer s’appelle aujourd’hui, « faire le buzz ».
« Dès qu’il y a un truc qui buzz un peu, on se jette dessus. Un journaliste dit..un autre se dit la même chose, un troisième se dit..On subit la pression de nos rédactions, on sait ce qu’ils veulent : vendre. Pour vendre de l’événement, il faut que les journalistes abdiquent deux choses : la mémoire et la politique. Pour qu’un événement soit vendeur, il faut qu’il soit estampillé sans précédent, jamais vu, l’amnésie est donc une condition nécessaire à la fabrique de l’événement ». Marianne 2012-11.
Dans le cas de la relation des médias au problème du Proche Orient, les déviances sont décuplées par le spectacle permanent d’un territoire plus petit que la Bretagne où le Buzz est quotidien et la sécurité des journalistes totale. C’est dans ce contexte que depuis la guerre du Liban en 1982, les Palestiniens ont réussi à configurer l’image du conflit pour le monde des médias. Par une campagne exemplaire de propagande, faisant des Palestiniens les défenseurs des droits de l’homme, et des Israéliens les colons assassins de ces droits.
De chacun de ces mensonges, érigés en une construction graduelle, astucieusement élaborée, surgira une « vérité » incontournable, inlassablement répétée, auprès d’un public manipulable à souhait. Quelques exemples précis de déviances étudiées de langage nous permettent de cerner le problème.
- La résolution 242 « of territories », dit bien qu’Israel doit se libérer « de » territoires. Par répétition systématique d’une fausse traduction, le consensus s’est établi et n’est plus jamais remis en question : Israël doit sortir de tous les territoires. Il en découlera le premier consensus généralisé : Israël est un pays colonialiste.
- Il est affirmé dans tous les médias, qu’Israël ne respecte aucune décision de l’ONU. Or, seules les Résolutions du Conseil de Sécurité sont impératives. Les recommandations de l’Assemblée Générale ne sont pas exécutoires. Israël pays terroriste qui se moque des instances internationales.
- « Settlements » en anglais est une implantation et non une colonie. Pour tous les lecteurs et auditeurs français il s’agit bien de colonies et Israel est un horrible pays « occupant », la pire abomination pour nos médias trotskistes à souhait. Au mépris du traité de San Remo de 1922 et de la légitimité nationale d’Israël
- Le « génocide »de Djénine, première usurpation du terme de génocide, pour 23 morts palestiniens et 25 israéliens ! Israël aime tuer. Le directeur de l’Unrwa Matthias Schmale est chassé de son poste pour avoir simplement constaté, qu’Israel n’avait pas touché de cible civile à Gaza. Nous attendons le correctif médiatique.
On relaie souvent, que ces déviances de langage sont de purs accidents par manque d’expérience. C’est une erreur. Cette déconstruction du réel est une authentique et perverse reconstruction élaborée et idéologisée de la réalité des faits.
Cette déconstruction-reconstruction est érigée en système manipulatoire ; la partie adverse arabe, est orfèvre en la matière.
En 1984 l’agence de communication de Yolanda Tawill, future belle mère d’Arafat, aide à la création d’un service de presse (PPS), de l’Autorité Palestinienne pour recevoir, suivre les journalistes étrangers et leur organiser des séminaires. Pour changer l’image des unités de combat palestiniennes, Yolanda – avant gardiste de génie- unifie les forces du PPS avec celles des Droits de l’Homme palestinien (PHRIC).
Ce service de presse faisant oublier par son nouveau sigle sa réalité combattante, est désormais, simplement responsable, de la protection des Palestiniens, victimes des abus israéliens contre les Droits de l’Homme. Le principal objet à mettre en évidence, est : l’occupation, l’occupant israélien, et ses abus, contre les Droits de l’Homme internationaux. Israël marginalisé et coupé du monde des humains.
Nasrallah : « Il n’y a pas de peuple en Israël, seulement des colons et des occupants »
Les étudiants palestiniens sont formés à ce vocabulaire victimaire. Les terroristes libérés des prisons israéliennes selon certains accords, sont briefés. Il leur est demandé de répondre abondamment aux appels de la presse étrangère. Vocabulaire limité à quelques mots répétés à l’infini : torture, résistance occupation, nettoyage ethnique. Mobiliser ainsi l’intérêt de journalistes avides de sensationnel, qui oublieront de demander les raisons de l’arrestation, victimisation accrue, humiliation, résistance à la colonisation.
- Dès 1989, les organisations internationales reconnaissent et subventionnent largement la PHRIC, qui établit des bureaux à Washington et Chicago, facilitant l’entrisme dans les universités américaines. Amnesty International reconnaît la PHRIC comme source d’information digne de confiance. De cette activité ciblée, nous payons le prix fort aujourd’hui.
Peu à peu par les images et le vocabulaire ciblé, le Moyen orient se résume à un peuple -Israël-, fort, violent, foulant aux pieds les instances internationales et les Droits de l’Homme face à une population civile de victimes démunies, fragiles, humiliées. A Jérusalem humiliée, le moindre rappel à la loi de jeunes palestiniens excités en période de Ramadan, devient une tentative de nettoyage ethnique. La déconstruction de l’image d’Israël se fait ainsi progressivement au fil des campagnes de propagande successives.
- En 2010 le Manuel de l’activisme médiatique est crée par Ali Abunimah, vice-président du « Réseau d’Action Arabe-Américain » analyste des medias connu, fondateur de « The Electronic Intifada », contributeur du livre : « The New Intifada : Resisting Israel’s Apartheid ».
Les rôles positifs qu’un activiste peut jouer dans les médias sont :
Responsabilité : en faisant obstacle aux analyses injustes ou inexactes.
Information : établir des liens personnels avec les rédacteurs, les responsables d’éditions, devenir une source d’information alternative.
Participation : avoir voix au chapitre publieR lettres, articles et donner des interviews.
Suivent une dizaine de pages de séquences détaillées, précises, sur les modes d’actions à la radio, presse écrite, télévision. Des conseils que les militants de la cause d’Israël feraient bien de s’approprier pour cesser d’être, toujours, dans la réaction aux attaques destructrices, et jamais dans l’initiative.
Ce processus de déconstruction s’appuie avec beaucoup d’habileté sur les courants de pensée du moment. Cancel culture, folie Woke, racialiste et décoloniale, ouvrent le ban à une nouvelle accusation porteuse : Israël pays d’Apartheid !
La pandémie fait de ravages ? Voila qu’Israël pratique « l’apartheid médical » (sic).Nous revoilà au Moyen Age, « Israël- Juifs » empoisonnant les puits du village. Antisionisme et antisémitisme se rejoignent ouvertement. Comme au temps passé, cette infamie est reprise par différents médias , et par des universités, lieux de culture et de science ! https://besacenter.org/the-new-blood-libel-of-medical-apartheid/
Nous ferons deux remarques : Les accords d’Oslo remettent à l’autorité palestinienne la responsabilité sanitaire de sa population. Que fait Israël dans cette affaire ? Quant à parler d’apartheid on oublie trop souvent que l’autorité palestinienne clame haut et fort sa décision irrévocable, que pas un juif -y compris des instances onusiennes- ne restera sur une terre en souveraineté palestinienne. L’apartheid arabo-palestinien, est ici affirmé ouvertement, sans causer la moindre question aux médias et universitaires cités plus haut.
Ces actions souterraines portent leurs fruits. Elles visent à délégitimer Israël. Délégitimer Israël ne revient pas à le détruire, mais à simplement le priver du droit de faire valoir son bon droit, quel qu’en soit le domaine, historique, sociologique, sécuritaire, économique , puisque Israël n’est plus reconnu comme un pays de droit commun. C’est une entité factice, voire nuisible.
Les objectifs :
- Détruire l’Etat Nation qui permet à Israël le dialogue d’Etat à Etat
- Détruire les droits qui incombent à chaque Etat, selon la notion juridique onusienne « R de P », de Responsabilité de Protection des civils en Droit international.
- Invalider la souveraineté de ce pays et les décisions de ses dirigeants.
Existe-t-il un seul pays au monde reconnu par l’ONU dont on se permette ainsi de remettre en cause l’existence ?
Cette diabolisation revient à un permis de boycotter, d’attaquer et surtout d’isoler et marginaliser Israël.
Cette fragilisation d’Israël est perceptible dans toutes les prises de parole de l’Europe au sujet du conflit. Un ton condescendant, doctoral et moralisateur et de pleins droits, qui ne s’adresse qu’à l’une des deux parties- Israël,- et dont je ne résiste pas à offrir un exemple récent :
«Cette année, la politique européenne a remporté deux victoires exceptionnelles à l’égard d’Israël et de la Palestine. Tout d’abord, les pays européens ont permis de résister à la vision du gouvernement américain pour résoudre le conflit israélo-palestinien via la formalisation d’un État « bantoustan » palestinien. L’Europe a ensuite aidé à mobiliser l’opposition internationale contre les plans israéliens d’annexer formellement le territoire de Cisjordanie.
S’opposer à cette tendance négative nécessite maintenant un nouveau paradigme « post-Oslo » qui priorise la fin de l’occupation et l’égalité des droits. Cela ne veut pas dire rejeter l’idée de soutenir une solution à deux États mais l’Europe doit indiquer clairement que si Israël continue à bloquer une issue à deux États, alors elle devra garantir l’égalité des droits dans un État démocratique unique. Dans tous les cas, les leaders européens doivent expliquer clairement que la situation actuelle d’apartheid ne peut pas rester l’option par défaut. A cette fin, ils devraient mieux manier la carotte et le bâton pour éviter que cela ne soit le cas
Vous avez dit Apartheid ?
Pour rendre à Israël son honneur, on peut, à ce sujet, démontrer le nettoyage ethnique de la partie adverse, judenrein jusqu’en ses moindres replis. On peut aussi tenter de clamer l’innocence d’Israël, son respect intégral des Droits de l’Homme, son organisation démocratique. Israël seul pays démocratique du Moyen Orient clamé à l’envie. La cause n’en n’est pas moins pour le moment perdue, car les Palestiniens ont quarante ans d’avance active et efficace, en communication internationale.
On pourrait même dire que l’excès de liberté de parole et de démocratie en Israël sont bien plus un fardeau qu’une aide à la reconnaissance.
Avec les remerciements de la partie adverse :https://plateforme-palestine.org/APPEL-A-SIGNER-Une-lettre-contre-l-apartheid
Israël à trop tendance à penser que la pureté de sa cause, justifie à elle seule, son bon droit. Le terrible déficit diplomatique et communiquant d’Israël reste la pierre d’achoppement de tous les reculs, de toutes les attaques, des mises à l’écart et des refus d’écoute. Les amis d’Israël sont eux bien trop souvent sur la défensive, et manquent d’imagination et de créativité pour la riposte.
Trente diplomates israéliens attendent leur accréditation depuis trois longues années. La pensée unique d’Israël d’une Amérique terre de protection absolue, démontre aujourd’hui la fragilité de ce seul partenariat.
Comme le précisait une excellente analyse de BESA center :
« Israël n’a pas encore intériorisé la pleine valeur de la diplomatie publique dynamique ou de la guerre psychologique sophistiquée. Étant donné que la revitalisation des organes de diplomatie publique du pays est hautement improbable dans un système dans lequel ces organes sont dispersés entre plusieurs cadres ministériels et de sécurité, le système de diplomatie publique devrait être privatisé. »
En conclusion
Nous ne pouvons clore ce débat sans reprocher à Israël la totale disqualification de ses services de communications, et ce, depuis l’affaire Al Durha. Hier tueur d’enfant, aujourd’hui pourvoyeur de séparatisme et de nettoyage ethnique, « Israel-Apartheid » ne disparaitra pas du vocabulaire et des manifestations de haine, sans un réveil immédiat !
Le retard semble irrécupérable et les dégâts d’images et de crédibilité, considérables. Un ambassadeur totalement francophone serait d’un grand secours à la cause. Un nouveau Ministres des Affaires Etrangères est nommé. Nous attendons de voir.
Israël continue hélas, d’ignorer la capacité de nuisance du Quai d’Orsay.