Les Israéliens d’origine française qui ont fait leur alyah au cours de la dernière décennie ne sont pas ceux qui ont quitté la France après la guerre des Six Jours. De même que l’Israël dans lequel ils se sont établis n’est plus celui de la fin des années 60. Comme leurs ainés pourtant, ils idéalisaient un modèle qui ne correspondait pas à la réalité. Et comme cette première vague d’alyah, celle qui a suivi porte en elle une vision d’Israël légitime à advenir.
Dans un monde où la technologie brouille les frontières spatiales, l’attachement à la France, comme une laisse et comme une perfusion, retient et nourrit tout à la fois les olim d’origine française dans la formation de leur identité israélienne, aussi majoritairement séfarade. Tout cela, dans une société israélienne segmentée, concourt au « caractère indécidable de leur identité collective », selon les mots de Shmuel Trigano. Un cheminement ardu, mais aussi un formidable défi à relever.