Pour que le discours algérien sur l’apartheïd israélien soit audible, il aurait fallu :
– avoir une certaine légitimité pour le prononcer.
– que les Noirs (algériens, et les autres) ne soit pas une engeance méprisée.
– que le mariage avec une fille très brune (musulmane) ne provoque pas la risée.
– que l’on enseigne au moins aux bacheliers que la traite musulmane a surpassé la traite occidentale en quantité et plus encore en qualité (castration systématique).
– que les femmes ne soient pas considérées comme des mineures (Code la famille).
– que les homosexuels puissent mettre leur drapeau bariolé sur leurs balcons.
– que l’on n’ait pas exercé durant toute la guerre d’Algérie, un terrorisme visant spécifiquement les Juifs, dans le but de les faire partir en totalité (140 000), tout en s’emparant de leurs biens… (Mission réussie[1]).
– que lorsque certains Juifs nostalgiques sont revenus (Tlemcen, 2005, par ex), que cela n’ait pas déclenché une hystérie judéophobe : « L’autorisation qui leur a été donnée d’entrer à Tlemcen constitue un crime historique ». (El Bilad, 24 mai 2005). « Le temps de « l’enjuivation » ! La façon provocante et plus qu’officielle avec laquelle les juifs ont été reçus à Tlemcen indique qu’il existe des musulmans, issus de notre sang, qui sont encore davantage enjuivés que les juifs eux-mêmes. Exactement de la même manière que certains individus sataniques surenchérissent sur le satanisme de Satan ! ». Ech-Chorouk (26 mai 2005).
– que l’on respecte le désir du peuple kabyle, hier à l’autonomie, et aujourd’hui à l’indépendance, et que depuis 2001 le pouvoir ait présenté ses excuses aux familles des 126 jeunes manifestants pacifiques de Kabylie, tués à bout portant, en quelques jours…
– qu’un contre-discours, sur ce sujet, soit possible (or même les intellectuels les plus contestataires ne s’y sont pas essayés… !).
Donc le discours officiel n’est audible ni par les Algériens, ni encore moins par les autres… D’autant que concernant les Juifs en général et Israël en particulier, une grande partie du ‘’peuple’’, parmi lequel la plus grande partie des ‘’intellectuels’’, pense exactement comme… le pouvoir. Ce qui explique sans doute pourquoi ‘’la société civile’’ ne prend aucune initiative contre Israël, et que par exemple BDS n’y a pas pris racine… Et que si une telle initiative existait, tout le monde saurait qu’elle est le fruit d’une manipulation de Big Brother (services ‘’secrets’’).
Comme dans le reste du monde musulman, Israël y est le tabou des tabous. Quand un intellectuel se permet quelques privautés en écorchant le nationalisme ou l’islam, il se doit immédiatement de ‘’compenser’’ par une charge anti-israélienne, une manière de message à sa société visant à la rassurer, c’est à dire à l’assurer de sa fidélité à la tribu[2]…
Plus que le nationalisme, produit assez dévalorisé sur le marché, c’est, l’islam, hier un imaginaire collectif inconscient, qui aujourd’hui a imposé sa loi à toutes les consciences.
Aussi ne faut-il pas s’attendre à voir condamné l’apartheid islamique qui durant 14 siècles fit des Juifs et des Chrétiens des dhimmis[3], et ce au nom d’un Code qui institutionnalisa l’infériorité par toute une série de mesures discriminatoires, les unes plus humiliantes que les autres, concernant le vêtement, l’habitation, le lieu de culte, le rapport au musulman, à la justice, et à l’autorité, etc… etc… Code à côté duquel le ‘’Code de l’Indigénat’’ édicté par la France coloniale (1881-1946) paraitrait presque libératoire…
Et encore Juifs et Chrétiens pouvaient s’estimer heureux… Ceux dont la source d’inspiration n’était pas le ‘’Livre’’, comme par exemple, les Indous, furent dès la conquête islamique persécutés, génocidés. Le seul endroit de la terre où les Ahmadites (sortis de l’islam), les Sunnites et les Chiites, peuvent prier sans craindre de se faire exploser, étant cette sacrée bonne terre d’apartheïd… Israël !
Terre où les Bahaïs ont établi, à Haïfa, leur Centre spirituel, alors qu’en Iran où cette religion est née, ses adeptes ont été pourchassés et assassinés, notamment 200 d’entre eux, pour avoir refusé de se convertir à l’islam dans les années 80. « Le gouvernement traitera les baha’is de telle sorte que leur progrès et leur développement soient bloqués. (…) Il faut les expulser des universités, soit lors du processus d’admission, soit au cours de leurs études. (…) L’accès à l’emploi, s’ils s’affichent comme baha’is, doit leur être refusé. », signé de la main du guide suprême de la révolution islamique, Ali Khamenei…
Le jour donc où la ‘’société civile’’ algérienne et ses intellectuels auront le courage de condamner l’esclavage des Noirs pratiqué par l’islam, la dhimmitude imposée aussi par l’islam, et la persécution des autres religions toujours par l’islam, ce jour-là donc ils auront le droit d’adresser des reproches à Israël, sur ce plan-là…
Ce jour-là, les poules auront des dents…
A moins que grâce aux nouvelles techniques de thérapie génique, on sache retirer de l’islam les mauvais gènes, lesquels dès le début génocidèrent les Juifs de Yatrib (devenue Médine par la suite) ‘’600 à 900 Juifs en état de se raser’’ pour la seule tribu des Banou Kourayza, sous le haut patronnage du Prophète himself, poignard en main (ainsi qu’on peut le lire dans l’un des quatre textes fondateurs de l’islam, la Sira, biographie du prophète).
Il y aurait quand même un risque : que les manipulateurs de gènes n’aboutissent au résultat inverse… Celui de les faire proliférer (les gènes), ou, pire encore, celui de malencontreux clonages…
En attendant, et pour rester plus poli que certains rappeurs ‘’de la diversité’’, adoubés par le président de la république française, je ne ‘’niquerai’’ pas l’Algérie, hachek[4], mais je me permettrai de lui dire quand même : ‘’Algérie, Apartheïd, toi-même !’’.
[1] L’Algérie et la disparition des Juifs : https://www.europe-israel.org/2014/04/lalgerie-et-la-disparition-des-juifs-par-jean-pierre-lledo/
[2] J’ai longuement analysé ce phénomène dans ‘’Le Monde arabe face à ses démons : nationalisme, islam, et Juifs’’ (Colin, Paris, 2013)
[3] Consulter l’œuvre pionnière de Bat Ye Or, ainsi que L’Exil au Maghreb (12e-20e siècle), de Paul B. Fenton et David B. Littman, Paris, PUF, 2010)….
[4] Ce mot qui sert à repurifier sa langue, s’impose à chaque fois que le mot ‘’Juif’’ la souille.